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Mais les cinq prisonniers, des larmes dans les yeux,
Jettent à leurs forêts de douloureux adieux.
Les guerriers, de leurs bois troués de larges brèches,
Lancent vers les vaisseaux des clameurs et des flèches,
Puis l’on entend alors s’éveiller, peu à peu,
Des voix qui descendaient, semblait-il, du ciel bleu.

« De l’aurore au couchant, disaient les chants des anges,
Le saint nom du Seigneur est digne de louanges.
Dieu parle et l’univers, sur son arc brûlant,
Frémit d’un saint transport, et l’adore en tremblant.
Lui seul est éternel. Son bras soutient la terre.
Il pourrait la briser comme un jouet de verre.
Le vagabond nuage obéit à sa voix ;
Le tonnerre et le vent reconnaissent ses lois.
Il paraît, et l’éclat de son auguste face
Fait pâlir les soleils qui roulent dans l’espace.
Que tout genou fléchisse à son nom glorieux !
Que la terre le prie et qu’on le chante aux cieux ! »