Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/117

Cette page n’a pas encore été corrigée

Dont rien ne peut, hélas ! adoucir la rigueur !
De ces hommes, tantôt si brillants de vigueur,
Qui donc pourrait redire et les maux et les plaintes !
Ô mort, dénoue enfin tes ignobles étreintes !
France, combien d’entre eux te seront-ils rendus ?
Les fruits de leurs labeurs seront-ils perdus ?
France qu’ils aiment tant, ils meurent pour ta gloire.
Ah ! conserve à jamais, et bénis leur mémoire !

Gloire aux nouveaux martyrs ! La neige est leur tombeau...
Cartier, pour mettre fin au terrible fléau,
Implore le secours de la Vierge Marie.
Pieusement il prend son image chérie
Et la suspend au tronc d’un pin toujours ombreux.
Les marins, pleins de foi, s’en viennent deux à deux,
Sur la neige et la glace, en chantant un cantique,
S’agenouiller devant la céleste relique.
Le ciel dut tressaillir au son des humbles voix
Qui l’imploraient ainsi du fond de ces grands bois.

Alors aussi l’enfer eut une heure de joie,
Et des Esprits maudits, par une sombre voie
Sortirent tout joyeux. Ils planèrent longtemps,
Troublant les airs émus de leurs rires stridents.