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PICOUNOC LE MAUDIT.

n’avait pas vu depuis longtemps, et qu’il considérait toujours comme l’un de ses amis. Joseph était allé au moulin, Noémie reçut le médecin avec politesse.

— Attendez mon mari, dit-elle, il est à la veille d’arriver.

Elle ne savait pas que son mari était jaloux du docteur. Djos avait jugé à propos de guetter une bonne occasion pour lui jeter à la face tout ce qu’il savait de ses prétendus rapports avec cet homme. Le docteur s’assit et alluma sa pipe. Il remarqua la pâleur de la jeune femme et son air de tristesse.

— Vous n’êtes pas bien, Madame Letellier, je crois ; vous êtes changée.

— Pardon, docteur, je suis très-bien, répondit-elle, en affectant un sourire perçait la souffrance…

— Et le bébé ?

— Oh ! il se porte à merveille, voyez-le…

Le médecin s’approcha du berceau dormait l’enfant…

— Il est beau comme un ange… Il vous ressemble, Madame, oui, il vous ressemble.