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PICOUNOC LE MAUDIT.

attela au traîneau bâtonné, et se dirigea vers sa terre à bois du Portage. Sachant que Joseph avait du bois à charroyer, il lui demanda en passant — car il passait à sa porte — s’il était, disposé à atteler. Joseph répondit qu’il avait commencé à battre, mais, qu’ayant au moins une moulée (mouture) de battue, il pouvait bien, en effet, profiter des beaux chemins pour aller au bois. Et tous deux ils partirent, chacun dans sa voiture. Quand ils furent dans la petite route de St. François, Picounoc dit :

Embarque donc avec moi, ton cheval suit bien.

Dans nos campagnes, l’on embarque en voiture comme en bateau, et l’on abuse étrangement du mot, sinon de la chose.

— C’est bon ! dit Djos, arrête.

Les deux amis continuèrent leur route, debout dans le même traîneau, et le cheval de Djos suivit fidèlement. La conversation roula sur divers sujets : sur le rendement du grain et sur les fréquentes bordées de neige, sur les chevaux et sur les amis.

— On ne voit plus l’ex-élève, dit Picounoc, à propos des amis.