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PICOUNOC LE MAUDIT.

il n’est pas facile d’entrer dans les bois quand la neige est bien épaisse. Un soir, à son arrivée, il trouva plusieurs voitures à sa porte, et autant de chevaux dans l’écurie. Il fut surpris, examina et reconnut les carrioles et les chevaux. Tout cela appartenait à des amis. Il détela, soigna sa bête et revint à la maison.

— Diable ! dit-il en entrant, vous me surprenez. Pourquoi ne pas m’avoir averti ? je n’aurais pas été au bois cet après-midi, et nous aurions joué aux cartes.

— Nous jouerons ce soir, dit l’un des nouveaux arrivés.

— Vous n’avez pas soupé, je suppose, et vous êtes altérés ?

— Pardon pour la première partie de votre phrase, nous avons soupé, repartit le plus pimpant et le plus jovial de la bande — un médecin, s’il vous plaît ! le nouveau médecin de la paroisse — quant à la seconde partie, nous sommes altérés, mais de mille choses que nous n’avalerons jamais.

On convint de trouver cela drôle et l’on rit.

— De quoi donc ? demanda Djos.