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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Je n’espère plus… n’espérons plus. Je voudrais avoir le prêtre.

— Tu as communié ces jours derniers, dit Picounoc.

— Encore une fois avant que je meure, ajouta-t-elle… le médecin m’a avoué que je peux trépasser subitement à cause de ma maladie de cœur…

L’ex-élève courut à l’église et revint avec le prêtre. Le ministre du Seigneur portait le viatique et l’ex-élève, en avant, agitait la petite sonnette pour avertir les chrétiens que le Seigneur de miséricorde allait consoler une créature mourante. Tout le monde sortait des maisons pour s’agenouiller sur le passage du bon Dieu. Un grand nombre de personnes se rendit chez Picounoc pour faire escorte à la Sainte Eucharistie et prier pour la malade.

Près du lit d’Emmélie, sur une table garnie d’un drap blanc, était un crucifix, deux chandelles allumées et une soucoupe remplie d’eau bénite, dans laquelle trempait un petit rameau de cèdre bénit, Le prêtre entra, la foule se tint prosternée ; Emmélie reçut la sainte communion avec une foi touchante et les assistants