Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/56

Cette page a été validée par deux contributeurs.
58
PICOUNOC LE MAUDIT.

tout le charme de l’affaire. Plus tard… dans quelques semaines…

— C’est bien, garde-la.

Il sortit et se dirigea vers sa grange, d’où il ne revint que deux heures après.

Noémie s’était mise au lit, mais ne dormait point ; elle priait.

La prière est la consolation des âmes chrétiennes, le baume divin qui guérit les blessures. La créature qui prie ne tombe jamais dans le désespoir et peut supporter les peines les plus profondes. Car l’âme s’élève vers le ciel et contemple d’avance le prix de la souffrance humblement acceptée. Elle s’appuie sur Dieu quand les hommes lui manquent, et elle sait que les jours de la désolation passent vite et se changent à la mort, en des jours de gloire et de délices. Malheureuses les âmes qui ne croient point, ou ne veulent pas s’attacher à Dieu ! elles se replient sur elles-mêmes comme des ailes blessées, et s’abîment dans le découragement.

À quelque temps de là Picounoc mit les bans à l’église. Chacun fit les commentaires que lui inspira la malice ou la charité. Il faut