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PICOUNOC LE MAUDIT.

ques bonnes sœurs de Charité, dont tout le temps était consacré à instruire des vérités chrétiennes les jeunes personnes des diverses tribus qui passaient par ce fort. C’était l’une de ces religieuses, la sœur St. Joseph, une belle femme d’un peu plus de trente ans, qui avait converti la jeune Iréma, et avait inculqué dans son âme de si beaux sentiments de foi. Elle vint dans le camp des Couteaux-jaunes, parlant avec amour et douceur, aux femmes et aux jeunes filles, de la bonté de Jésus, de la grandeur de Marie, et de toutes les merveilles de la religion. Une femme de la tribu s’approchant de la jeune catéchiste lui dit :

— Il y a, dans cette tente que tu vois ici, une vierge Litchanrée qui a beaucoup de chagrin.

— Conduis-moi vers elle, répondit la religieuse.

Iréma assise sur sa natte, le visage caché dans ses mains, pleurait. La religieuse ne la reconnut pas d’abord : Tu as du chagrin, ma sœur ? lui dit-elle. À cette voix suave l’indienne tressaillit et découvrit sa figure mouillée de larmes.

— Iréma ! s’écria la religieuse.