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PICOUNOC LE MAUDIT.

Elle t’avait promis de t’épouser dès notre arrivée ici, et voilà maintenant qu’elle emploie la ruse pour t’échapper. Elle est venue hier, seule, parler à la robe-noire, et la robe-noire, de complicité avec elle, s’est éloignée pour ne pas faire le mariage.

— Naskarina, tu es mon amie, toi, et je te jure une éternelle reconnaissance… Iréma périra de ma main si elle ne m’épouse point. Est-ce que je reculerais maintenant ? J’en ai bien fait d’autres !

Iréma, toute heureuse de ces moments de répit, était revenue parmi les femmes de la tribu. Elle avait confié au missionnaire les douloureux secrets de son âme, mais elle n’avait pas cherché à éviter son triste sort. Cependant le prêtre voyant qu’il était aussi bien de ne pas hâter cette union malheureuse, en remit à plus tard, de lui même, l’accomplissement. Il dit qu’il allait à la rencontre d’un confrère et de quelques sœurs de charité qui faisaient à Dieu le sacrifice de leur vie pour le salut des pauvres indiens.

Il y avait déjà au fort Providence quel-