Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/32

Cette page a été validée par deux contributeurs.
34
PICOUNOC LE MAUDIT.

craint qu’elle ne se fatigue et n’ose lui dire de se reposer.

Djos et Noémie se sont joints à leurs convives. Picounoc est assis auprès d’Aglaé, mais ses yeux et sa pensée se tournent souvent vers la femme de Joseph. Noémie s’aperçoit bien que ce garçon la regarde d’une singulière manière, et qu’il se plaît auprès d’elle ; mais la vertu est simple et sans défiance.

— Un blé d’Inde rouge ! crie tout à coup l’un des éplucheurs, et vif, il se lève tenant comme un trophée l’heureuse trouvaille.

— Prête-le moi donc, dit Picounoc.

— Nenni ! mon bel ami, je m’en sers pour moi-même… tu vois ! Il avait embrassé sa voisine, une belle grosse brune. Ce que j’ai représenté par des points. La grosse brune s’essuya la joue en disant d’un ton provocateur.

— Reviens-y !

— Bientôt ! répond le galant. Et il glisse adroitement l’épi dans la poche de son habit. C’était de la prévoyance, car, après tout, il pouvait bien n’y avoir pas d’autre épi rouge, et il y avait encore des bouches avides de donner un baiser. Il est vrai que l’épi n’est pas de