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PICOUNOC LE MAUDIT.

Le lendemain, à l’heure fixée pour le départ, ni les guides, ni le grand-trappeur ne se rendirent aux canots. Le missionnaire les fit en vain chercher partout, on ne les trouva pas. Il dut prendre au fort de nouveaux hommes pour conduire son canot, et laisser aux soins du gardien, le malade dont l’état inspirait encore des craintes sérieuses.


XV

UNE VENTE PAR LE SHÉRIF.


C’était le premier dimanche de juillet que le missionnaire avait laissé le fort Chippeway, pour descendre la rivière des Esclaves avec ses nouveaux guides ; ce même dimanche, si pénible pour l’homme de Dieu qui se voyait trahi par les siens, fut plus triste encore pour la veuve Noémie. La vente de sa terre fut annoncée officiellement à la porte de l’église :

Tout le monde fit cercle autour de la tribune. Défunt Pierrot Martin, l’huissier — que Dieu ait son âme en sa sainte garde ! — monta sur le tréteau et lut, en se donnant de l’importance :