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PICOUNOC LE MAUDIT.

grand-trappeur ; les indiens passent si aisément et si vite de la crainte à l’insouciance, de la prudence à la témérité.

Rendus à l’endroit où Litchanrés et Couteaux-jaunes en étaient venus aux mains, ils hésitèrent un peu, ne sachant quelle direction prendre ; car un parti de sauvages s’était dirigé vers la rivière Athabaska, et l’autre, vers le nord. Cependant, ayant examiné attentivement le gazon et les branches, sur le passage des deux tribus, ils trouvèrent celui-là plus foulé et celles-ci plus rompues du côté de la rivière. Ceux qui s’étaient dirigés par là avaient dû passer rapidement, sans prendre le temps de choisir les éclaircies et les endroits les plus favorables. Ils se sauvaient donc. Et les vaincus, c’étaient les Litchanrés puisque leurs morts étaient restés en proie aux bêtes fauves. Kisastari ne put leur fournir aucun renseignement ; il ne se souvenait que d’une chose : avoir été frappé par derrière. Et il eut donné beaucoup pour rencontrer le lâche qui l’avait ainsi attaqué. Il ne voulut pas suivre les blancs ; il était encore trop faible pour marcher vite. Au reste, il voulait, en chassant,