Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/278

Cette page a été validée par deux contributeurs.
280
PICOUNOC LE MAUDIT.

récit, fort vraisemblable, valut à l’indien perfide de chaudes marques de sympathie.

— Levons le camp, ordonna le chef, et marchons vers le grand lac des Esclaves.


XIII

POINT DE PORTE DE DERRIÈRE.


Quelques jours après le voyage de Robert et de Charlot à Lotbinière, et leur visite par trop intéressée au marchand bossu, un Monsieur Gagnon, barbe grise, figure insignifiante, vint s’installer avec sa femme, une vieille laide, mais alerte et pimpante, et une servante bonne enfant, dans une maison du voisinage, qu’il acheta et paya comptant — Chose assez rare pour être signalée, d’autant plus qu’à la maison attenait une fort belle terre. Le bossu, flairant une bonne pratique, alla présenter ses hommages à la dame nouvelle, et, bientôt la plus étroite amitié lia les deux maisons. Si Madame Gagnon ne se fut pas révélée, en même temps, si dévote, on eut pu craindre le