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PICOUNOC LE MAUDIT.

Et les trois chasseurs catholiques, à genoux près des cadavres des indiens, récitèrent avec dévotion un pater et un ave.

Kisastari avait repris connaissance. Ses amis résolurent de rester auprès de lui jusqu’à ce qu’il fut en état de marcher, et, quand ils le virent capable de tuer du gibier pour se nourrir, ils lui donnèrent une bonne provision de poudre et s’éloignèrent.

Les Couteaux-jaunes s’avançaient lentement et joyeusement vers le lac Noir. Le Hibou blanc poursuivait de ses assiduités la belle Iréma qui demeurait insensible et inconsolable.

— Jamais Iréma ne pourra aimer, disait-elle, celui qui a tué son fiancé.

— Si tu ne m’aimes pas de bon gré, tu m’aimeras de force.

— Iréma n’a pas peur des tourments, ni de la mort. Elle sera heureuse de souffrir et de mourir pour Kisastari son époux.

— Ne prononce jamais ce nom devant moi !

— Kisastari ! c’est le nom que j’aime.

— Le Hibou blanc se vengera…