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PICOUNOC LE MAUDIT.

cela… c’est un prétexte pour rester insensible aux prières d’un père qui te chérit…

— Vous savez que je vous aime, mon père, eh bien ! je resterai avec vous.

— Non !… il faut que tu te maries !

— Avec le bossu ?

— Avec M. Chèvrefils !

Marguerite se voila la face de ses deux mains. Picounoc tomba à genoux devant elle.

— Marguerite, dit-il, aie pitié de moi !

Marguerite jeta ses bras autour du cou de son père et l’embrassa avec effusion, puis, fondant en larmes, elle alla s’enfermer dans sa chambre.

— Le bossu me l’avait dit, que je verrais mon père à mes genoux… Mon Dieu ! quel est ce mystère ! il me glace d’épouvante.

Picounoc s’était laissé intimider par les menaces du bossu, et redoutait son indiscrétion. Père dénaturé, il aimait mieux sacrifier sa fille que renoncer à la possession de Noémie.