sait au jeune Victor, et elle pleurait en pensant à lui. Voici pourquoi : Picounoc était revenu de l’ouvrage soucieux et morose. Il ne soupa que légèrement. Marguerite lui demanda la cause de cette tristesse et de ce manque d’appétit :
— Pauvre enfant, dit-il, c’est, vois-tu, que je voudrais te rendre heureuse, et tu ne le veux pas…
— Comment ! petit père, il me semble que….
— Tu ne veux pas épouser M. Chèvrefils.
— Il est vieux, bossu, avare, jaloux !… et vous croyez qu’il me rendrait heureuse ?…
— Il t’aime et il est riche, cela suffit…
— Je ne l’aime pas, moi.
— Caprice d’enfant…
— Pourquoi insistez-vous tant aujourd’hui ? vous me disiez, dernièrement, que Victor m’aimait et que vous en étiez aise.
— J’ai compris que tu ne pouvais pas devenir la femme d’un avocat, et puis je ne veux pas me séparer de toi.
— Mais si j’épousais M. Chèvrefils ?
— Je pleurerais souvent, souvent…