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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Doivent-ils s’arrêter au fort Pierre à Calumet ? demanda le chef.

— Pas longtemps. Ils traverseront là la rivière et s’avanceront, en se tenant à une petite distance des bords, vers le fort Providence.

— Sont-ils loin ?

— Non, mais ils vont marcher toute la nuit.

— En avant ! hurla le Hibou-blanc. Nous les atteindrons au point du jour. Ils n’arriveront pas tous au fort Providence !

Les chasseurs canadiens s’avançaient aussi vers le nord. Ils n’étaient plus joyeux depuis la perte de leur ami le grand-trappeur, et, cependant, aucun d’eux ne connaissait bien cet homme mystérieux qui courait les bois, faisant la chasse par caprice ou plaisir, plutôt que pour gagner de l’argent. Mais, si l’on aime quelque part le mystère ou l’étrange, c’est dans ces régions lointaines et solitaires, au milieu de ces forêts vieilles comme le monde, où les hommes passent de temps en temps, sans s’arrêter, comme les oiseaux de migration. Et, ceux qui réussissent à se faire craindre ou aimer par les peuplades fanfaronnes ou défi-