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PICOUNOC LE MAUDIT.

soirée fut agréable, la nuit eut ses enchantements, mais le réveil fut terrible. Asselin ne trouva plus sa femme à ses côtés ; nos amis étaient disparus, et nos rouleaux de billets roulaient grand train avec les voleurs…

— C’est vrai, comme vous êtes un honnête homme ! reglissa le grand. Le bossu lit une grimace.

— Vraiment ? fit-il tout étonné ; ce n’était donc pas la femme d’Asselin ?

— Et oui ! et c’est parce que c’était sa femme que tout cela est arrivé, et aussi parce que nous avions trop parlé sur le bord du canal. Il n’est jamais bon de dire à ses amis les trésors que l’on possède…

— Et ils n’ont pas été arrêtés ces misérables ?

— Impossible de les trouver. Vous comprenez, maintenant, qu’il ne nous est pas aisé d’acheter une propriété, nous fut elle offerte pour la moitié de sa valeur. Ce que nous voulons, c’est l’aumône d’un gîte pour cette nuit, nous sommes fatigués et il se fait tard.

Le bossu secoua la tête et ne répondit rien.

— Nous serions fâchés de vous causer le moindre embarras, reprit le grand.