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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Il n’a pas l’air de l’aimer beaucoup, en effet.

— Il ne l’aime pas, il me l’a dit, tout à l’heure.

— Il dit souvent le contraire de ce qu’il pense ; vous ne le connaissez pas comme nous, reprit la jeune femme.

— Défiez-vous de lui, Noémie, c’est peut-être un mauvais ami.

— Tu te trompes, mon cher Paul, reprit vivement Djos, il n’y a pas d’ami plus dévoué, plus complaisant. Il est toujours prêt. Il a changé, va, depuis un an : il n’est plus le même. Je t’assure qu’il m’a rendu bien des petits services, et je lui dois beaucoup.

— Il a peut-être quelque intérêt à se rendre aimable auprès de vous autres…

— Quel intérêt veux-tu qu’il ait ?

— Je le crois un garçon dangereux… un homme qui, pour arriver à ses fins, peut détruire la paix et le bonheur des meilleurs ménages… et de ses plus chers amis.

— Prends-garde, Paul, car si tu parles trop mal de Picounoc, on croira que le bruit qui court au sujet de tes amours avec Emmélie