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PICOUNOC LE MAUDIT.

et tu le sais, les sauvages aiment ce genre de passe temps. Il suivit Naskarina et la vit cacher des armes derrière un rocher. Il comprit tout, nous fit un signe, nous dit un mot, et ça y était !

— Bien ! magnifique ! j’aurais voulu en être !

— La boucherie allait commencer, continue Baptiste, quand tout-à-coup des cris de fureur ou des cris de joie, je ne sais trop lesquels retentissent, et l’on voit apparaître les Litchanrés, brandissant leurs armes retrouvées. Effrayés d’avoir à lutter contre des ennemis nombreux et irrités, les ravisseurs s’enfuient en hurlant comme des loups. Cependant le grand-trappeur saisit le vieux chef à la gorge et l’écrase à ses pieds.

— Tu vas payer pour les autres, dit-il.

— Grâce ! supplie, le vieux brigand, grâce ! je suis un des vôtres ! un de vos compatriotes !

Il s’exprimait en bon français. Le grand-trappeur, étonné, lâche prise : Toi, reprit-il, un des nôtres ! toi, un compatriote ?… Infâme ! renégat ! tu es cent fois plus coupable que les autres…

— Je le sais ! dit-il humblement, en se relevant, mais à tout péché miséricorde…