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PICOUNOC LE MAUDIT.

plice nous dédommagera de la perte que nous venons de faire.

Le grand-trappeur, acculé au rocher, voyait bien qu’il n’y avait plus de fuite, ni de salut possibles pour lui : il ne voulait que gagner du temps pour décimer quelques têtes de plus, ou permettre à ses gens de s’enfuir. Cependant la fatigue le gagnait, et son bras perdait de l’agilité. La carabine tournoyait moins vite. Rapide, l’un des guerriers s’élança à ses pieds, passant au dessous de l’arme dangereuse, et l’enlaça de ses deux bras. Le grand-trappeur le repoussa rudement et le fit rouler au loin, mais, dans cet effort, il perdit un mouvement des bras, et deux autres guerriers se jetèrent sur lui. L’un des deux s’affaissa aussitôt ; une balle, poussée avec adresse lui avait percé le crâne. Ce fut le dernier qui tomba. Épuisé, le vaillant canadien céda au nombre. Il fut écrasé. Six indiens, animés par la plus ardente colère, le garrottèrent étroitement pendant que les autres tenaient en échec ses compagnons désespérés.

Les indiens comprirent que les blancs n’é-