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PICOUNOC LE MAUDIT.

Mais les guerriers montèrent la côte avant que le secours put arriver aux chasseurs qui se trouvèrent ainsi fatalement divisés. Le grand trappeur se défendait bien et il était admirablement secondé par son ami John.

Tenant son fusil par le canon, il frappait en diable au risque de le casser, car il n’avait pas le temps de charger ses pistolets. Il ne restait plus que six sauvages en état de se battre, et six contre deux hommes comme le grand-trappeur et l’anglais, ce n’était qu’une bouchée.

L’ex-élève et son compagnon revinrent par derrière les guerriers, et, pour donner le change ou les diviser, ils tirent feu. Une balle traversa le dos du moins vigoureux, qui se trouvait en arrière. Il tomba sur la face pour ne plus se relever. Toute la troupe allait retourner sur ses pas pour riposter, quand une clameur s’éleva : le grand-trappeur ! le grand-trappeur ! Les guerriers venaient de reconnaître celui qui était la terreur des bandes sauvages. Alors, dédaignant les autres ennemis, tous se ruèrent vers le rocher où il s’était caché.

— Prenez-le vif ! ordonna le chef ! son sup-