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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Ils nous devinent, Baptiste, il sera difficile d’échapper. Si l’on marche, ils nous entendront, si l’on arrête, ils nous prendront.

— Montons dans un de ces grands pins. De là, si nous sommes attaqués, Paul, nous pourrons riposter avec avantage.

— Hormis qu’ils coupent le tronc.

— Ou le brûlent.

Les pas se rapprochaient : les fuyards n’avaient pas une minute à perdre.

— Montons ! dit Paul.

Ils se mirent en frais de grimper au sommet d’un pin majestueux.

L’affaire eut été facile s’ils n’avaient pas eu leurs fusils ; mais, avec ces armes, elle devenait assez critique. L’ex-élève monta d’abord, et quand il fut sur la première branche, il tira à lui les deux fusils que Baptiste avait gardés, les coucha sur des rameaux au-dessus de sa tête, puis, aida Baptiste à monter. Une fois sur les branches, la besogne devint comparativement aisée.

— Il pourrait arriver, dit Baptiste en hochant la tête, que l’on descendrait plus vite que l’on ne monte.