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PICOUNOC LE MAUDIT.

curiosité. Elle entra ; la petite José-Antoine vint à sa rencontre, tenant l’enfant dans ses bras. À la vue de son enfant qui sourit, lui tend les bras et l’appelle, elle jette un cri terrible, éclate en sanglots, saisit le petit, le presse sur sa poitrine, et le couvre de baisers et de larmes…

— Djos ! Joseph ! dit-elle en appelant.

— Il n’est pas ici, madame, répond la petite gardienne… il est parti… il a dit qu’il ne reviendrait jamais… jamais !…

— Ah ! mon Dieu ! s’écrie la malheureuse femme, et elle tombe sur le plancher, comme si elle eut été frappée de mort subite. L’enfant se fit mal en tombant et se mit à pleurer. On le coucha dans son petit lit, et il s’endormit bientôt en balbutiant d’une voix douce et faible : papa ! maman ! papa ! maman !

Dans la nuit la grange de Djos brûla. Ce fut en vain que l’on s’efforçât d’éteindre l’incendie, le feu sortait de partout à la fois, et il était évident qu’une main vengeresse l’avait allumé de façon qu’il ne put être éteint jusqu’à ce que tout fut consumé. Dans les cendres on trouva quelques ossements. On crut que