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PICOUNOC LE MAUDIT.

et les jeunes filles pleuraient en la considérant, et chacun de ceux qui se trouvaient là faisait ses observations…

— Quelle triste mort !

— Pas une minute pour penser à son Dieu et à son âme…

— Elle était si bonne !… Elle est au ciel, bien sûr.

— C’est un exemple, mes chères amies, c’est un exemple, ajoutait une vieille accoutumée de moraliser… on ne sait pas qui vit, qui meurt.

— Dire qu’elle était si gaie tantôt ! je l’ai vue avant le souper, je lui ai parlé, jamais elle ne fut si jasante et si éveillée ; elle sentait sa mort…

— C’est sa mère qui va en avoir du chagrin… quelle nouvelle à lui apprendre ! ce n’est pas moi qui voudrais la lui annoncer…

— Est-elle à l’église sa mère ?

— Oui, elle est descendue à confesse avec la femme à Hilaire Charette.

— Est-ce vrai, dites donc, que la femme de Djos a été tuée elle aussi ? s’écria une femme