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PICOUNOC LE MAUDIT.

chaque jour augmente la souffrance et le ressentiment du mari jaloux. Il est devenu irritable et sa maison, si remplie de joies et de charmes autrefois, est pour lui maintenant un lieu d’ennuis et de malédictions. Picounoc le sait et prolonge à dessein ce martyre. La fête de l’église arrivait. C’est la coutume, pour les gens de la paroisse, d’aller à confesse et de communier à cette grande fête. Et, par toutes les routes, les femmes pieuses, les jeunes filles, et les hommes aussi, merci à Dieu, se dirigent, dès la veille, vers l’église pour se confesser le soir, ou le matin de bonne heure. Noémie partit comme bien d’autres : mais ne pouvant laisser son enfant seul, elle demanda pour garder en son absence, Héloïse Hamel, la petite José-Antoine, comme on la nommait toujours. Djos la vit partir avec satisfaction. Elle étrennait son châle neuf, et elle était bien belle ainsi drapée dans cette magnifique étoffe. Les compliments ne lui furent pas ménagés, et peut-être dut-elle ajouter à sa confession quelques pensées de vanité.

La fête de l’église tombe, chez nous, le 25 de septembre. La brunante arrive de bonne