— Nous étions si heureux et si tranquilles ! murmura Marguerite.
— Qu’avons-nous fait pour mériter ce châtiment ?…
— Il est donc vrai, dit Marguerite, que les enfants portent la peine des fautes de leurs parents !…
— Oui, ma bien aimée, cela est vrai, trop souvent vrai !… et les pauvres enfants ne sont pourtant nullement coupables !…
— Oh ! ils sont injustes ceux qui veulent faire expier par les âmes pures et innocentes les fautes des autres ! dit la jeune fille…
— Mais les liens qui unissent les parents et les enfants sont tellement intimes, Marguerite, qu’on ne peut les rompre sans offenser Dieu et scandaliser les hommes.
— Mais quand Dieu pardonne, Victor, pourquoi les enfants ne se pardonneraient-ils pas les crimes de leurs pères ?
— Tu es bonne, Marguerite, et le bon Dieu aura pitié de toi…
La jeune fille regarda son fiancé, avec un peu d’étonnement…