Page:LeMay - Picounoc le maudit, Tome II, 1878.djvu/96

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la déposition qui se trouve devant vous est suffisante à vos yeux pour conduire l’accusé à la cour criminelle, faites votre devoir, nous tâcherons alors de démêler cette affaire plus embrouillée qu’on ne le suppose, et de démasquer le vrai coupable.

En disant ces derniers mots, le jeune avocat s’était retourné vers Picounoc, et l’avait écrasé d’un regard de mépris.

L’accusateur, sur un signe du magistrat, s’était approché de la table.

— Vous maintenez tout ce qui est écrit dans votre déposition, monsieur Saint Pierre ? demanda le juge de paix.

— Oui.

— Infâme ! gronda le grand-trappeur.

— Il faut, reprit le juge s’adressant à l’accusé, que je vous envoie en prison, en attendant le terme de la cour criminelle. Alors votre procès aura lieu, et j’espère, si vous n’êtes pas coupable, que vous ferez aisément briller votre innocence.

— Cela ne sera pas facile, dit l’un des curieux en sortant.