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— Silence ! fit l’huissier.

Le juge de paix venait de s’asseoir au bout d’une table couverte de livres et de papiers, la plupart inutiles pour le moment. Le greffier s’assit au côté de la table et lut la déposition assermentée que Picounoc avait faite la veille. L’accusé, malgré sa force de volonté, ne put cacher son trouble, à la lecture de cette pièce, la première d’un procès qui allait sans doute avoir du retentissement. Il chercha de son regard terrible l’infâme accusateur, mais Picounoc semblait se cacher à dessein dans la foule.

— Qu’avez-vous à répondre à l’accusation portée contre vous, M. Letellier ? Victor se leva.

— Je suis le défenseur de mon père, monsieur le magistrat, et je déclare qu’il est innocent.

Un murmure courut dans la salle.

— Cette déclaration, monsieur, ne suffit pas, vous le savez, observa le juge de paix, il faut des preuves.

— Vous n’avez pas le pouvoir d’entendre une pareille cause, monsieur le magistrat, si