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tribus, unies et heureuses, se rendirent à la maison de la prière pour la grande cérémonie. Kisastari alla trouver le missionnaire.

— Me voici, dit-il, je ne suis pas mort et mes blessures sont guéries. Je désire que tu m’unisses à Iréma ma bien-aimée. Nous sommes prêts tous les deux. Nous nous sommes confessés, tu le sais, et nous ne voulons plus être séparés.

— C’est bien, mon enfant, je vais vous marier ; mais attendez quelques instants, il y a là une pénitente qui veut se confesser : il ne faut pas laisser passer les instants de grâce.

— Nous attendrons, mon père.

Naskarina s’était dit en se dirigeant vers le fort : Je n’ai pas réussi à me venger ; Iréma est encore dans les bras de Kisastari… Je ne suis assez pas méchante, et l’esprit du feu qui ne meurt point, ne m’a pas aidée. La robe noire dit qu’après une mauvaise confession et une communion criminelle on appartient au mauvais esprit. Je veux lui appartenir, et je vais aller me confesser pour cela.

Et abordant le missionnaire elle lui dit d’un air contrit et repentant :