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avocat… N’est-ce pas, Monsieur, que vous lui direz ces choses, et que vous le conseillerez de revenir vivre avec nous ?… Voyez-vous, je n’ai que ces deux amours au monde, mon enfant et mon mari ! Ah ! s’il savait ce que j’ai souffert ! s’il savait comme je l’ai aimé, comme je lui ai toujours été fidèle !… Ah ! qui donc a pu lui faire croire que je ne l’aimais plus ! que je pouvais m’oublier jusqu’au point de faire entrer la honte ou le déshonneur dans ma maison ! Mon Dieu ! mon Dieu ! vous seul connaissez les larmes que j’ai répandues et les tortures que j’ai endurées !… Tenez, monsieur, s’il revenait !… il me semble que tout ce passé d’afflictions et d’amertume, ne serait qu’un mauvais rêve bien vite oublié !… S’il revenait ! nous reprendrions la vie… la vie de bonheur et de paix où nous l’avons laissée il y a si longtemps, et nul ne pourrait plus, jamais, jamais, nous arracher l’un à l’autre, que le bon Dieu, quand il trouverait nous avoir assez récompensés de nos longues années de martyre ! Ah ! s’il revenait, Monsieur, pour voir son enfant, son petit Victor qu’il a laissé au berceau et qui est maintenant un si beau jeune homme ! comme il en serait fier de son