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— J’ai promis de ne jamais danser, répondit-elle.

— À qui ?

— Au bon Dieu.

— En voilà par exemple ! Venez donc ! une promesse manquée en plus ou en moins qu’est-ce que cela peut faire ?

— Est-ce un reproche ? demanda-t-elle.

— Non, c’est une plaisanterie.

Le grand-trappeur recueillait avec une joie folle ces paroles légèrement acidulées. N’importe, les jeunes gens s’amusaient bien et le violon ne se reposait guère. Victor et Marguerite étaient radieux. Plus d’un œil jaloux les regardait. Quand le violonneux eut le bras fatigué de promener l’archet, et les talons fatigués de battre la mesure, on demanda au trappeur de raconter quelque histoire d’Indien. Il ne se fit pas prier.

— Avez-vous connu un nommé José Racette ? commença-t-il.

— Racette ! José Racette ! répondit Picounoc étonné, oui : oui ! je l’ai connu, moi.

— Moi aussi, hélas ! ajouta, d’une voix triste, la veuve Letellier.