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Le joli rosier, c’était François Piché.

Et saluez, ma lon, lon, la !
Et saluez qui vous plaira !

Piché qui n’aimait que mademoiselle Marguerite, et qui était jaloux des succès de son ami Victor, ne voulut saluer personne ; mais, pour cacher son dépit sous une boutade, il salua la grosse gerbe ; ce qui fit rire la troupe joviale. Il revint prendre sa place entre Joséphine Marcotte et Célina Morissette, et se mit à chanter :

Mademoiselle, on parle de vous,
On dit que vous aimez beaucoup !

Tout le chœur fit chorus. Il continua :

Si c’est d’amour que vous aimez,
Entrez dans la danse, entrez !

Tous répétèrent encore, et il reprit :

Faites le pot à deux anses.
Regardez comme l’on danse,

Fermez la bouche, ouvrez les yeux,
Saluez qui vous plaira le mieux !

Mademoiselle Joséphine Marcotte, poussée au milieu des danseurs, se mit les deux mains sur les hanches, et ses bras arrondis simulèrent deux jolies anses. Elle avait un petit air mutin qui ne lui siéait pas mal. Elle salua Nérée