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clameur formidable et la bande sanguinaire s’arrêta étonnée. Mais aussitôt l’une des bêtes, flairant un reste de sang encore tiède, déchira les mains du malheureux. Les autres ouvrirent, à leur tour, leurs gueules ardentes et se précipitèrent en hurlant sur le chasseur maudit. Il tomba et quelques gouttes de sang rougirent la neige ; et l’on eût dit que ces gouttes de sang étaient tombées des franges rouges qui s’agitaient en l’air. Un instant après, des chasseurs sous la conduite de Kisastari, passèrent par là, mirent les loups en fuite, et reconnurent le cadavre à demi dévoré et gelé de Racette, le Hibou-Blanc. Ils l’ensevelirent sous la neige et récitèrent un pater et un ave pour le repos de son âme.

Tel fut le rêve de Marguerite.

P.-S. — Cher frère ! chose extraordinaire, terrible même, Kisastari vient d’arriver au fort avec un parti de chasseurs. Ils ont trouvé le cadavre du Hibou-Blanc gelé au milieu des neiges du nord, et demi-dévoré par les bêtes féroces… Le rêve de Marguerite n’est donc pas un rêve !…

— Quelle mort ! murmura le grand-trappeur !

Requiescat in pace ! répondit l’ex-élève.


FIN.