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tante inhumaine du Pèlerin, l’épouse infidèle, l’empoisonneuse, monta aussi sur l’échafaud. Robert et Charlot furent enfermés au pénitencier pour le reste de leurs jours. En entendant leur sentence, ils se poussèrent du coude.

— Batiscan ! dit Robert, une pension sur l’État ! qu’en dis-tu ?

— Mille noms ! quelle chance ! le mérite est toujours reconnu, répliqua Charlot.

— On en sortira.

— Oui, couché sur le dos… N’importe on a fait une bonne jeunesse…

— De soixante et quinze ans !…

Marguerite, pourtant, finit par apprendre ce qu’avait été son père, et ce qu’il avait fait. Inutile d’essayer à peindre son désespoir ; nul ne le pourrait. Ses entrevues avec Victor ne furent que des larmes et des sanglots. Un jour, pourtant, qu’il voulait la consoler, et lui disait que les enfants ne sont pas responsables des fautes de leurs parents, et qu’il l’aimait encore et qu’il l’aimerait toujours, elle retrouva son énergie et sa fierté :

— Victor, dit-elle en le couvrant d’un regard plein de pleurs et d’amour, Victor,