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facile pour d’autres, lui semblait impossible à lui. Quand il se leva, irrésolu encore et tremblant, il aperçut des étrangers qui montaient la route. Alors il se met à fuir, croyant que ce sont des constables qui viennent l’arrêter. Et il a raison. Après avoir couru longtemps il se détourne. Deux des constables sont sur ses talons. La peur lui donne des ailes, et il s’élance comme un cerf que la meute poursuit. Il passe à la porte de Letellier, et voit une foule joyeuse et bruyante… Il pense que cette foule va lui barrer le passage ; mais elle s’ouvre pour le laisser fuir. Il arrive chez lui haletant, épuisé, couvert de sueurs, les yeux sanglants et sortis de leurs orbites. Les officiers de la police le poursuivent toujours. Il passe à côté de la maison, gagne la prairie et, soudain, il disparaît comme s’il se fut enfoncé dans la terre. Il s’était précipité dans un puits. Dans son élan, il descendit tête première au fond, et là, ses mains crispées s’attachèrent par hasard à une pierre fangeuse. Quand on le retira il était mort ; mais ses mains serraient toujours la roche pleine de limon… En jetant cette pierre on s’aperçut que son enveloppe se désagrégeait. On l’examina