longe la route de St. Eustache, sur le coteau de sable, parmi les cerisiers sauvages, et il attendit patiemment. Il fut bien servi. Les premiers qui passèrent furent le grand-trappeur, Victor et Noémie. La joie brillait sur leurs figures et l’amour débordait de leurs cœurs. En passant sur le coteau, le grand-trappeur disait : Pauvre Picounoc ! je ne lui avais pourtant jamais fait de mal !… et s’il eut voulu me laisser en paix, je lui aurais bien pardonné son crime, j’étais si heureux ! Et Noémie répondit : Maintenant il est trop tard. — Trop, tard ! ajouta Victor, on le cherche pour l’arrêter.
Picounoc eut le frisson et ses yeux se couvrirent d’un nuage de sang. Il eut envie de se repentir pour satisfaire à la justice divine, et de se livrer au bourreau pour satisfaire à la justice humaine. Mais ce premier bon mouvement ne fut pas suivi d’un second.
— Malédiction ! dit-il, il n’y a point de pardon pour moi, ni en cette vie, ni en l’autre ! Il demeura longtemps dans un abattement profond. Il pensa à se sauver comme avait fait Djos autrefois ; mais ce qui lui paraissait