Page:LeMay - Picounoc le maudit, Tome II, 1878.djvu/276

Cette page a été validée par deux contributeurs.

les onze heures, les procédés de la cour furent tout à coup interrompus. Les jurés annonçaient qu’ils en étaient venus à une entente. Ils revinrent dans leur banc. Tous les regards de la masse réunie sous les vieilles voûtes les interrogeaient avec anxiété. Le prisonnier ne put s’empêcher de pâlir un peu. Ce moment était solennel pour lui. Le greffier fit l’appel des jurés et leur demanda à chacun d’eux s’ils étaient d’accord sur leur verdict. Tous répondirent affirmativement. Il leur demanda alors qui d’entre eux allait prononcer le verdict.

— Le chef choisi par nous, répondirent-ils.

Alors le greffier dit à l’accusé de lever la main — ce que le grand trappeur fit avec dignité — puis, s’adressant aux jurés, il leur dit : Regardez le prisonnier, vous qui êtes assermentés : Comment dites-vous ? est-il coupable de la félonie dont il est accusé, ou non coupable ?

— Non coupable !

— Prisonnier, vous êtes libre, dit le juge avec émotion.

Une clameur longtemps contenue s’éleva