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qui, croyant tuer sa femme coupable, a tué la femme d’un autre. Est-il excusable dans un pareil cas ? Difficilement d’ordinaire ; mais dans le cas actuel il est certain que l’accusé a été enveloppé dans un réseau d’intrigues qui l’ont tout à fait égaré. On l’a rendu jaloux quand il possédait la femme la plus dévouée. N’est-il pas blâmable d’avoir cru à l’infidélité de sa femme sans jamais avoir pu la surprendre en faute ? N’est-il pas blâmable d’avoir mis une confiance illimitée dans un homme dont il connaissait le caractère mauvais ? Oui sans doute. Et si une femme n’était venue jurer qu’elle même, payée pour cela par Picounoc, avait induit cet homme jaloux en erreur, en lui racontant comme vraies des fautes que sa femme n’avait pas commises, je ne pourrais l’excuser complètement. Mais après les criminels moyens révélés par cette femme, l’aveugle jalousie de l’accusé s’explique et s’excuse. Il a été un instrument de mort, mais un instrument inconscient. Il se trouve un homme plus coupable que lui, et seul coupable : c’est l’homme qui a préparé cette œuvre infâme, supposé qu’il ne puisse en rien atténuer les témoignages qui se sont élevés contre lui,