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Et pour qu’elle le fut, il fallait que son époux mourut… ou du moins passa pour mort… Et voilà qu’en effet, le même jour, du même coup, disparaissent les deux personnes qui sont des obstacles à la réalisation des vœux de Picounoc : sa femme et son ami. L’une des victimes est morte, l’autre se fera justice elle-même ; elle disparaîtra de plein gré pour toujours, ou, si elle demeure, elle sera accusée. Oui, dans la pensée de Picounoc, ce qui se fait aujourd’hui, aurait eu lieu le lendemain du meurtre, si l’accusé ne se fut pas sauvé !

Et pendant vingt ans Picounoc s’efforce de gagner l’amour de cette femme qu’il a plongée dans le deuil, et pendant vingt ans, soutenue par sa vertu, inspirée par le ciel, elle a refusé les hommages de ce persécuteur déguisé en ami. Et ce n’est que lorsque découragée par des épreuves sans nombre, appauvrie par des accidents fréquents, jetée dans le chemin public par la malice d’un avare, ami et complice de Picounoc, de Chèvrefils ou Ferron, qu’elle se décide enfin à ne plus être si cruelle envers celui qu’elle croit son protecteur. Toutefois elle hésite encore. Mais la reconnaissance opère en son cœur ce que rien