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chose qui pouvait le perdre. Cependant il ne connaissait point l’irrécusable argument de ce fait si futile en apparence, puisqu’il croyait que le fanal avait été perdu ou volé. Pourquoi alors la pauvre folle a-t-elle été empoisonnée ? Ah ! c’est qu’elle avait entendu quelque conversation, surpris quelque secret, et l’on voulait s’assurer de son silence. Sa folie est peut-être simulée, pensait-on, et, au jour du procès, qui sait si cette femme rusée ne se montrera pas plus fine et plus intelligente que le criminel qui a conçu et exécuté ce projet avec tant d’astuce et de patience ? Car ce n’est point par un simple hasard que Geneviève est morte soudainement quelques jours avant le procès, et après que l’un des témoins de l’accusé eut averti Picounoc de se défier d’elle. Qui, en effet, l’a poussée à son destin fatal ? Picounoc. Et ensuite ? Ensuite, elle est partie de la maison du bossu infâme pour aller — cela se prouvera bientôt — pour aller chez une femme perdue boire le poison qui devait la tuer ! Et sous quel prétexte Picounoc l’envoie-t-il au bossu ? sous un faux prétexte. On l’envoie porter une lettre qui n’est pas écrite… Que veut dire cela ? On envoie une lettre pour dire à la