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folle. Geneviève, étonnée de ce que la chandelle n’en avait pas été allumée, bien que Picounoc déclarât de suite le contraire, cacha ce fanal comme un précieux document, et attendit le jour marqué de Dieu. La pauvre fille fut alors inspirée du ciel, et, sans savoir peut-être qu’elle marchait au martyre, elle passa vingt ans de sa vie à chercher ce mystère que sa mort a fait éclater. Pauvre Geneviève ! sainte fille que la pénitence a transfigurée, sois bénie, car tu as sauvé mon père ! sois bénie dans ta tombe, car tu as été un instrument terrible dans les mains du Seigneur !

Et ici vous voyez encore la vérité du récit de l’accusé à sa femme. Il dit que Picounoc fit brûler une allumette, une seule, comme pour lui montrer la femme coupable à cette lumière faible et passagère, et la tromper plus sûrement. Il déclare qu’il ne se produisit pas alors d’autre lumière, et la chose est évidente pour tous maintenant. Donc tout ce qu’il raconte au sujet de cette lugubre affaire est aussi véridique.

Picounoc avait raison de se défier de Geneviève puisque cette infortunée savait une