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à son amante. Aglaé, prévenue de quelque façon que l’on ignore, mais que l’on devine bien, joua son rôle bien innocemment sans doute, et sans prévoir qu’il pourrait avoir des suites aussi funestes. Au reste, elle était un peu simple, comme l’ont déclaré plusieurs témoins. Bonne et simple, c’était bien la victime que Picounoc pouvait, sans trop de crainte, conduire à la boucherie ! Il eut soin de la vêtir d’un châle tenu caché pour la circonstance, et en tout semblable à celui que Madame Letellier venait de recevoir de son mari. On n’a pas de preuve directe de ce fait ; mais cela se déduit de la déclaration de l’accusé lui-même et des paroles d’un faux témoin de la couronne, de Madame Gagnon. En effet, comment cette femme pouvait-elle dire à Madame Letellier, en parlant d’un châle : Mais ! c’est le vôtre ! puisqu’elle n’avait jamais vu ce châle et qu’elle ne pouvait savoir qu’il existait… Et pourtant cette parole : c’est le vôtre ! implique nécessairement l’existence d’un autre châle. Le vôtre implique le mien ou celui d’un autre. Et d’ailleurs quoi de surprenant que Madame Gagnon, ou Madame Asselin si on lui rend son vrai nom, quoi de