cette incompréhensible jalousie de son mari. Vous le savez par le témoignage d’Angèle Mercier, qui déclare que lorsqu’elle était enfant, Picounoc la payait pour lui faire dire — ce qui était faux — qu’elle était la messagère du docteur et de Madame Letellier. Vous le savez par le témoignage du docteur lui-même qui se vit injurié de la façon la plus grossière, parce qu’il causait avec l’infortunée Noémie… Et quand Picounoc trouve son travail assez avancé ; quand il voit son aveugle ami se porter à des excès de violence, et dans son langage et dans ses actions, alors il songe à mettre le couronnement à son œuvre. Il prévient l’accusé que Noémie, sa femme qu’il aime tant et qu’il croit si vertueuse et si fidèle, déjouera son attention le soir même, et viendra — après avoir prétexté la confession, un sacrement divin — viendra, dis-je, dans ses bras à lui Picounoc… Mais il a bien soin d’attendre les ombres du soir, et de ne pas sortir de sa propriété. Il eut été difficile de donner à Aglaé, la victime désignée d’avance, un motif plausible pour l’entraîner ailleurs. Il rentre donc dans son jardin, suivi de sa femme à qui il parle comme un amant parle
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