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Puis, après un moment : Vous fêtez donc encore la grosse gerbe par ici ? demanda-t-il.

— Oui, répondit Picounoc, quand l’année est bonne. Mais c’est une coutume qui s’en va comme le reste.

— C’est malheureux ! reprit le trappeur, car la fête de la grosse gerbe est une de nos plus amusantes réunions champêtres. Et puis, les gars et les fillettes se voient, se connaissent à ces fêtes, et souvent, à la grosse gerbe suivante, il y a un heureux ménage de plus dans le village.

— Et c’est bien ce qui aura lieu cette fois-ci, répliqua Picounoc en riant.

— Un mariage ? fit le trappeur, feignant la surprise, Mademoiselle, peut-être ? Il montrait Marguerite.

— Justement, répondit Picounoc, et avec un avocat, s’il vous plaît.

— Petit père, reprit la jeune fille vivement mais en riant, tu veux être indiscret, eh bien ! je le serai aussi moi, et… Elle acheva sa phrase avec le bout de son doigt qui menaça de représailles le joyeux Picounoc.