Page:LeMay - Picounoc le maudit, Tome II, 1878.djvu/258

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lourd à porter. Nous verrons donc si Picounoc, le premier accusateur, pouvait en ce sens profiter du crime, et nous verrons ensuite pourquoi, s’il voulait se débarrasser de sa femme, il ne l’a pas fait périr lui-même, et nous verrons encore s’il n’avait pas intérêt à compromettre l’accusé et à le perdre.

Et d’abord Picounoc ou Saint-Pierre aimait-il sa femme ?

Picounoc se marie, mais il n’aime pas la femme qu’il jure devant le Christ d’aimer et de protéger toujours. Il est parjure une première fois au pied des autels. Et si ce que je dis est vrai, messieurs, ce que je dirai ensuite sera bien facile à comprendre ; car, du moment qu’un homme a laissé, de plein gré, le chemin de la vertu et de l’honneur pour entrer résolument dans la voie du crime et de l’infamie, nul ne sait où cet homme s’arrêtera… parcequ’il ne s’arrêtera que dans l’abîme… Et ce que j’ai dit est vrai. Écoutez plutôt le témoignage de Paul Hamel :

— Je rencontrai Picounoc : il me dit qu’il se mariait, mais qu’il n’aimait pas sa fiancée… qu’il se laissait faire parce qu’elle avait une belle propriété… Je le blâmai, repart le té-