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qu’il a été un instrument aveugle et innocent dans les mains de l’hypocrisie ! Il est venu pour soulever le voile qui couvre le mystère d’iniquité, et chercher où se cache l’infâme qui a tramé, pour le perdre, le plus odieux des complots ! Il est venu pour aider la justice à triompher ; pour être l’instrument de Dieu au jour de la vengeance, comme il l’a été au jour de l’épreuve !… Et, pour cela, il a exposé sa vie, ses dernières espérances et ce qui lui restait de bonheur sur la terre.

Où est donc le coupable ? Voilà ce que je dois chercher avec vous, messieurs les jurés, car il y a un coupable quand il se commet un crime : seulement le vrai coupable n’est pas toujours celui par qui l’attentat est consommé, mais celui qui l’a médité, préparé et fait accomplir. L’autre, comme dans le cas qui nous occupe, n’est qu’un instrument inconscient. Il existe un axiôme bien vieux et bien sage que les criminalistes évoquent toujours avant d’entrer dans les dédales où se cachent les scélérats ; un axiôme qui jette une première lueur dans l’ombre où s’aventure la justice, et la conduit souvent comme un fil d’Ariane jusqu’à la grande clarté du ciel. Cet