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bonheur et la paix. Joseph Letellier et Noémie, sa femme jeune et belle, coulent des jours heureux dans la crainte du Seigneur. Leur maison, comme leur cœur, est ouverte à tout le monde, et les amis sont nombreux. Mais entre tous, celui qui partage le plus souvent la joie des jeunes époux, c’est un voisin, un camarade de l’accusé ; c’est l’ami intime à qui l’on se confie avec le plus de confiance et d’abandon. Mais Noémie est belle, et le voisin est voluptueux. Noémie est vertueuse et le voisin est sans pudeur. Un homme qui se sent brûlé d’une flamme honteuse est un homme voué à toutes les infamies, s’il n’a pas la crainte de Dieu. Ce voisin se laisse donc entraîner sur la pente fatale, et il porte un œil de convoitise sur la femme de son ami. De ce moment l’amitié est finie et l’ami, condamné. L’amitié est remplacée par l’hypocrisie, et l’ami, abusé chaque jour. Par une combinaison diabolique on appelle le mensonge au secours de la volupté, et la femme pure et sainte est accusée auprès de son mari. Les calomnies répétées éveillent la jalousie dans le cœur du mari qui se croit trompé, et la jalousie couvre d’un nuage toujours me-