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à jamais. En examinant le revers de papier qui entourait le fanal, on aperçut quelques lignes d’écriture, et voici ce qu’on lut :

— Picounoc ment quand il dit qu’il s’est servi de son fanal pour s’éclairer ; il doit mentir aussi quand il accuse Djos du meurtre d’Aglaé. Si Djos revient cela pourra le sauver.

Geneviève Bergeron.

— Pauvre Geneviève ! soupira Victor en essuyant une larme. Pauvre Geneviève ! fit, comme un écho, la voix émue du prisonnier. Et une émotion profonde s’empara de toute l’assistance.

L’avocat de la couronne fit son plaidoyer. Il remémora d’une manière nette, précise, sans passion et sans faiblesse tous les faits que l’on sait déjà. Mais son argumentation parut faible, car tous les témoins à charge venaient d’être convaincus de parjure ou de malhonnêteté. Picounoc seul restait debout, mais sa version du meurtre ne semblait plus naturelle et vraie comme en premier lieu.

— Cependant, conclut le procureur, la société attend de vous le salut, messieurs les jurés, si vous laissez le crime impuni, par compassion ou