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— Reconduisez cette femme en prison ! ordonna le juge.

— Il reste un dernier témoignage, reprit Victor, qui sait si la pauvre folle lâchement assassinée ne parlera pas du fond de sa tombe. Voici le document qu’elle nous a laissé. Il est scellé, et il ne doit pas l’être par un simple caprice d’une imagination malade. Si votre honneur le permet, je romps l’enveloppe.

Sur un signe du juge, le papier fut coupé et la petite porte du fanal s’ouvrit. Il n’y avait rien dedans qu’un petit bout de chandelle. Le fanal passa de main en main. Personne n’y trouva rien d’extraordinaire d’abord. Tout à coup le jeune avocat s’écria d’un air de triomphe en levant les mains au ciel :

— À quoi tient donc l’intelligence, la science et l’esprit, si une pauvre folle trouve d’un coup ce que nous cherchons, si longtemps ! La chandelle de ce fanal n’a jamais été allumée !…

Pendant une minute l’huissier fut impuissant à contenir l’émotion de la foule. Ce simple oubli du meurtrier allait le confondre